L'émancipation d'une jeune israélienne suicidaire, écrasée par le poids des traditions de la communauté ultra-orthodoxe dans laquelle elle vit.
C’est une véritable expérience culturelle. En compétition officielle au festival Séries Mania 2022, Fire Dance nous plonge au coeur d’une communauté religieuse aux pratiques ancestrales écrasantes, une micro-société ultra-orthodoxe vivant en vase clos en Israël, et au sein de laquelle les femmes n’ont qu’une place limitée.
Dévorant pour la jeune Faigie, 18 ans, qui a grandi dans un foyer brisé, sans père et avec une mère abusive violente. Dépressive, la jeune femme veut en finir avec la vie. Mais le beaau Nathan, 35 ans, fils du Rabbin qui dirige toute la communauté, la sauve in extremis. Pour lui, elle va alors essayer de se reconstruire et de trouver sa place…
Fire Dance est sans aucun doute une série déconcertante, peignant les pratiques quasi-sectaires et le mode de vie d’une communauté en complet décalage avec toute idée de modernité ou d’égalité. Une communauté où le groupe et ses traditions prennent le pas sur l’individu. C’est troublant, d’autant que ce drama israélien rappellera évidemment l’excellente mini-série Unorthodox, le hit mondial de Netflix, qui avait fait découvrir au monde ces « Haredim » à la foi inébranlable et aux rites prédominants.Sauf que Unorthodox avait su prendre ses distances avec son sujet, là où Fire Dance est dans l’immersion totale. Au point qu’elle manque parfois d’un peu de recul. Malgré tout, le récit d’émancipation qu’elle cache est assez fascinant. Saisissant. Grâce à une inconnue : Mia Ivryne. Derrière ses grosses lunettes à triple foyers, l’actrice israélienne crève l’écran, avec une performance différente de celle livrée en 2020 par Shira Haas, mais toute aussi détonante, orageuse, bouleversante, resplendissante. Une magnifique découverte. Et comme un signe du destin, Shira Haas est justement membre du jury cette année à Séries Mania…