Sex Education : la saison 3 est une orgie (critique)

Dans une forme de surenchère orgasmique, ce nouveau chapitre à Moordale frôle l'excès de too much, mais trouve toujours l'équilibre parfait pour ne jamais basculer.

Les grandes vacances n’auront jamais semblé aussi interminables. Presque deux ans après la mise en ligne de la saison 2 (c’était en janvier 2020), Netflix dévoile enfin – ce vendredi – la saison 3 de Sex Education. Et bonne nouvelle : le teen joyau de Netflix n’a rien perdu de sa superbe. Toujours aussi drôle, touchante, provocante et profondément sincère, elle pousse le curseur un peu plus loin en cette rentrée, frôlant par moment le too much… Attention spoilers !

À la suite du scandale de chlamydia qui a bousculé l’établissement l’an dernier, une nouvelle directrice arrive à Moordale. Jeune et dynamique, elle a, en réalité, été embauchée pour remettre de l’ordre et redorer la réputation de l’école. Elle va rapidement se heurter à la réalité du lycée moderne, où les élèves pensent moins aux cours qu’à la multitude de dilemmes sexuels et émotionnels qui les torturent.

Sex Education a conservé ses principes fondamentaux éponymes. Il est question ici, plus que jamais, d’apprendre à écouter son corps, ses envies, ses désirs, ses pulsions, ses fantasmes. Il est question d’identité sexuelle. Il est question d’acceptation de soi au sein d’une société en constante évolution, mais qui peine encore à suivre la cadence de l’éveil sexuel de plus en plus rapide et assumé des adolescents. Plus encore que les années passées, ce qui distingue Sex Ed de la masse des séries lycéennes, c’est cette manière d’aborder de front des thématiques tabous, sur lesquelles les autres patinent.

Dans cette optique, cette saison 3 va farfouiller un peu plus loin dans les turpitudes des personnages secondaires, voire tertiaires. Délaissant souvent Maeve et Otis, elle met le focus sur les romances diverses (dans tous les sens du terme) qui les entourent. Ce faisant, la série perd une certaine fluidité dans la narration. Après une première partie absolument réjouissante (les trois premiers épisodes sont parmi les meilleurs de Sex Education), l’écriture côtoie l’autocaricature, jonglant dangereusement avec l’excès d’excès. Toutes les storylines ne sont pas géniales. Celle d’Eric et Adam est encore la plus réussie, celle d’Aimee est épatante, celle de Ruby est étonnante, celle de la nouvelle principale façon Dolorès Ombrage est amusante. Mais les autres sont plus faibles.

Parfois foutraque, la deuxième partie de cette saison 3 en fait souvent trop et part un peu dans tous les sens. Mais elle le fait toujours avec cette même sincérité qui transpire de l’écriture de Laurie Nunn. La créatrice de Sex Education a vraiment un don pour écrire les adolescents, leurs doutes, leurs romances. Encore une fois pétri d’une tendresse communicative, ce nouveau chapitre à Moordale est globalement jouissif. En espérant qu’il ne faille pas attendre deux ans de plus avant la saison 4…

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