Dans une prison de haute sécurité, le directeur jongle entre sa morale et le maintien de l'ordre, alors que deux meurtres viennent mettre à mal son autorité. Tendu.
Bruno Testori est le directeur de la prison de San Michele, un établissement peuplé de criminels hautement dangereux. Sur ses terres, Testori est un roi, presque un Dieu : impitoyable mais parfois miséricordieux, il dort la plupart du temps dans son bureau et ne sort que pour voir son ex-femme et sa fille. Le meurtre de son second à la prison, suivi par celui d’un détenu en qui il avait toute confiance, viennent mettre en péril son autorité. Et derrière ces tueries, c’est même le monde occidental tout entier qui pourrait être visé…
Drame carcéral italien dont les huit épisodes sont réalisés par Giuseppe Gagliardi (remarqué avec 1992), The King (Il Re en VO) est venue secouer hier la compétition internationale de Séries Mania. Un quasi huis clos porté par l’intensité remarquable de Luca Zingaretti, à contre-emploi de son rôle dans Commissaire Montalbano, énorme succès de la RAI. La série ausculte le système parallèle qu’est la prison, avec ses rapports de force internes, ses écarts qui graissent les rouages et une chaîne de commandement moins évidente qu’elle n’y paraît.
Mais c’est surtout dans l’étude de caractère de Testori que The King montre ce qu’elle a dans le ventre : sous la plume de Stefano Bises (Gomorrah, ZeroZeroZero) et Peppe Fiore (The Young Pope), le personnage devient de plus en plus trouble, à la fois dans son travail et dans sa relation avec sa famille à l’extérieur. Jusqu’où le directeur peut-il aller pour faire régner l’ordre ? Peut-on négocier avec le Mal absolu ? Une histoire aux ramifications inattendues, qui pose les questions qui fâchent sur les liens entre terrorisme et prison. Le hic, c’est que la mise en scène de Giuseppe Gagliardi, qui alterne le meilleur et le quelconque, ne parvient que rarement à se hisser à la hauteur des enjeux XXL de The King et de l’interprétation de son casting.
The King n’a pas encore de diffuseur français. Les deux premiers épisodes ont été montrés à Séries Mania.
